Aït-Oile, Khadija
n°53, juillet-septembre 2010
Ce printemps 2010, saison ô combien symbolique pour les membres du Front National, est synonyme d'espoir pour les deux prétendants à la place de président du parti. Sur la scène médiatique, Bruno Gollnish et Marine Le Pen, tous deux vice-présidents exécutifs au sein du parti, évoquent leurs espoirs, leurs projets et leurs programmes en éclosion afin de remporter la compétition qui les départagera les 15 et 16 janvier 2011, lors du Congrès où Jean Marie Le Pen quittera définitivement son poste. Le favori pour ce poste, c'est Marine Le Pen ; tout prête à penser qu'elle adoptera parfaitement les allures d'une Jeanne d'Arc qui boutera hors de France tous les envahisseurs mondialisant, colorant, judaïsant, islamisant ou féminisant la République. Son père, le Créateur du parti, lui fera assurément entendre les bonnes voix, celles qui l'érigeront en héroïne, symbole de la résistance, et qui ne la mèneront pas jusqu'au bûcher.
Jean-Marie Le Pen, le père de la famille FN et de la famille Le Pen, tient les rênes de sa création depuis 1972 ; ce patriarche accorde une importance toute particulière au groupe familial ; selon lui, « la famille » constitue la cellule de base de la société : un microcosme où les parents sont mariés, où le père représente l'autorité pendant que la mère tient le rôle d'éducatrice, un groupe où sécurité matérielle et enseignement du passé national (religion, valeurs, patrimoine, etc.) sont les axes fondamentaux. Grâce à elle, la nation pourrait se maintenir dans un certain équilibre (social, économique, etc.) qui a été saboté, dans le passé, par des mouvements révolutionnaires (mai 68, apogée du féminisme, etc.). Pour exemple, grâce à ce noyau, le taux de délinquance diminuerait (la dislocation de la famille moderne serait la cause de nombreux problèmes de violence urbaine) et le taux de natalité pourrait augmenter permettant ainsi au pays de se refaire une santé économique.
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