Quand l'axe de pédalier a résisté à l'axe totalitaire

À l’occasion de la conférence de presse présentant les classiques ardennaises, qui se tient ce 21 janvier 2020 à la Cité Miroir à Liège, La Province de Liège et Les Territoires de la Mémoire ont souhaité mettre à l’honneur deux actes de résistance, lorsque l’axe de pédalier s’est opposé à l’axe totalitaire.

L’axe Rome-Berlin-Tokyo, dit « forces de l’Axe » ou « l’Axe », regroupait les nations en guerre contre les Alliés lors de la Seconde Guerre mondiale : l’Allemagne nazie, l’Italie fasciste, et le Japon. Ils formèrent ainsi une alliance militaire. La Seconde Guerre mondiale se termina par la défaite totale des membres restants et par la dissolution de l’organisation. Notamment grâce à l’action de résistantes et résistants. Parmi eux, des cyclistes notables.

Albert Richter est un coureur cycliste issu d’un des pays de l’Axe. Il est allemand, spécialiste des épreuves de vitesse, et l’un des plus grands coureurs cyclistes sur piste de l’entre-deux-guerres.
Champion du monde de vitesse amateur, et 7 fois champion d’Allemagne de vitesse de 1933 à 1939, il est entraîné par Ernst Berliner qui doit émigrer après l’aryanisation des clubs sportifs. Opposé au nazisme, Richter ne renonce pas à son entraîneur juif, refuse de faire le salut nazi ou de porter le maillot à croix gammée lors des manifestations sportives en Allemagne.
Il est arrêté par la Gestapo le 31 décembre 1939, qui l’annonce décédé 3 jours plus tard.

Gino Bartali est un autre coureur cycliste issu d’un des pays de l’Axe : il est italien. Professionnel de 1935 à 1954, il est considéré comme l’un des meilleurs coureurs de tous les temps.
Excellent grimpeur, mais aussi capable de s’imposer au sprint, il remporte notamment trois Tours d’Italie, en 1936, 1937 et 1946, ainsi que deux Tours de France à dix ans d’intervalle. Il s’est adjugé sept fois le titre de meilleur grimpeur dans le Tour d’Italie et deux fois sur le Tour de France.
Gino Bartali a toujours refusé d’être un ambassadeur du fascisme. Il mena une activité de messager clandestin pendant la Seconde Guerre mondiale, sous couvert de sorties d’entraînement au cours desquelles il acheminait des faux papiers cachés dans le guidon ou la selle de son vélo, a permis de sauver plusieurs centaines de Juifs. Il fut à ce titre reconnu comme « Juste parmi les nations » en septembre 2013 et son nom figure au mémorial de Yad Vashem.